Pourquoi tes équipes résistent aux changements ?
- Rachel Melki
- 5 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 sept.
1. L’homéostasie
Jackson, psychiatre américain des années 60, voit la famille comme un système équilibré, même quand elle est dysfonctionnelle. Comme un organisme physiologique, elle résiste spontanément au changement pour maintenir sa structure initiale.
Dans l’entreprise aussi :
Tout changement perçu comme une menace entraine un mouvement de résistance collectif pour maintenir l’équilibre précédent.
2. Contrôler l’environnement
L’Homme n’est pas un animal très bien doté pour résister dans la nature. Il naît immature et le reste
longtemps ; il ne résiste pas au froid, au chaud ; n’a pas de griffes, de venin, de cri
féroce ; il doit dormir ⅓ de son temps...
L’Homme survit en maîtrisant son environnement. Tout
changement non contrôlé est donc une menace.
Le rapport bénéfice/coût
Tout changement demande une adaptation et donc, un effort.
Inconsciemment, l’Homme fait la balance coût/bénéfice entre changer et ne pas changer. Le coût apparaît plus sûr que le bénéfice.
4. L’instinct de survie
Comme tous les animaux, l’Homme, face à un danger subi ou urgent, peut avoir trois réactions instinctives et naturelles d’auto-préservation.
La fuite
L’affrontement
L’immobilisme
5. La comptabilité
Ton équipe calcule la dette d’effort que l’entreprise a envers elle. Si ses attentes essentielles ne sont pas suffisamment comblées ou que des mécontentements sont en cours, si un sentiment de redevabilité existe, elle ne t’accordera pas plus de crédit et refusera le changement.
Alors on fait comment ?
Solution n°1: On intègre le changement dans sa culture d’entreprise.
Certains secteurs d’activités sont beaucoup plus agiles que d’autres parce que le changement fait partie de leur cœur de métier (Tech...), des valeurs et du discours de leurs leaders.
L’agilité peut devenir un état d’esprit, une fierté revendiquée. La culture du changement et de
l’innovation doit être incarnée pour emporter l’adhésion des anciens collaborateurs et l’acculturation des nouveaux.
Solution n°2 : On “processe” le changement.
De nombreux outils structurants existent pour se lancer dans une démarche d’amélioration continue des pratiques : Kanban, Deming, matrice des processus...
Le changement ne fait plus peur à partir du moment où il devient une habitude structurée.
Solution n°3 : On partage la décision.
Les meilleures décisions sont celles qui suscitent l’adhésion de tous. En actionnant des leviers d’intelligence collective, en sortant du modèle vertical de la décision pour s’orienter vers un management participatif de l’entreprise, l’équipe ne résiste plus : elle discute, elle élabore : ensemble, on va plus loin ET plus vite.
Solution n°4 : On communique.
En transparence, on explique : les coûts, les bénéfices, les raisons du changement. On répond aux inquiétudes par des réponses sincères et concrètes. Avant d’être un mouvement d’opposition, la résistance est avant tout un mécanisme de protection, alors on écoute et on accompagne. On ne peut pas adhérer à un changement qu’on ne comprend pas et qui inquiète.
Solution n°5 : On n’élude pas les autres problèmes.
L’équipe “mélange tout”, c’est un fait. Impossible de demander l’effort supplémentaire que
nécessite un changement tant que l’entreprise est vue comme excessivement redevable par ailleurs. Alors, on joue franc-jeu, on décloisonne, on fait les comptes, on paye ses dettes.
Le changement ne s’improvise pas, il se pilote.
Si tes équipes résistent, c’est que tu es passé à côté de quelque chose... En trouvant ce qui coince, tu peux libérer leurs forces puissantes d’action, leur intelligence collective et leur créativité intarissable ! Et si tu as besoin d'un coup de main, on peut en discuter :-)
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